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PATRIMOINE 

L'église du Menge

De n'importe quel côté qu'il aborde le village, le visiteur aperçoit l'église. Elle est là, si pittoresquement bâtie sur le coteau, veillant à la paix des habitants. Cette position à flanc de coteau ne lui est pas particulière. Elle est commune à toutes les églises de la période romane ou du commencement de la période ogivale : telles les églises de Couvonges, Mussey, Fains, etc

L'église de Trémont est dédiée au saint patron de la paroisse : St MEMMIE où St MENGE 1er évêque de CHALONS en CHAMPAGNE qui au rapport de Grégoire de TOURS (évêque de cette ville de 573 à 594 ) était fort honoré à CHALONS Elle est construite sur le roc. Elle dessine dans sa silhouette extérieure "La Croix Latine" avec le clocher érigé à l'intersection de la croix. Elle est orientée à l'Est. Ces pierres proviennent des carrières exploitées à Trémont depuis des temps fort reculés qui étaient situées à la limite des territoires de Trémont et Ville sur Saulx. Les murailles ont un fort soutènement de 17 arcs boutant à cause du poids de la tour carrée et de la poussée des arcs des voûtes, 18 fenêtres à meneaux sculptés en pierre permettent une luminosité intérieure. Bien sûr, l'édifice actuel n'a rien à voir avec l'édifice original. L'église a subi des détériorations (incendie),dans les siècles passés. Et a été agrandie, avec l'augmentation, de la population à la fin du moyen âge. On distingue trois époques dans la construction de l'église. XIe et XIIe siècle (premiers capétiens). De cette époque il reste la tour carrée, en pur art roman XIIIe siècle. Saint Louis, ou louis IX, il reste le portail entrée principale à l'Ouest. Et enfin les nefs (fin 15eme début 16eme siècle, de la dernière période ogivale (art gothique) François 1er.

La tour carrée ou beffroi

Elle est supportée par quatre énormes piliers de section cruciforme dont la puissance de construction défiera encore bien des siècles C'est une des plus belles tours romanes, de la région (elle est du type clocher lorrain), d'influence germanique pour contrebalancer dans la région l'influence champenoise. L'étage qui sort du toit est couronne par une corniche renfermant deux lignes de billettes du plus joli effet. La partie qui contient les trois cloches est ouverte sur ses quatre faces par des doubles baies géminées (groupées deux a deux ) fermées en pleins cintres et dont les pieds droits sont recoupes de colonnettes qui reçoivent des archivoltes moulurées. Mais l'ornement de l'étage, très simple et d'une très belle facture, c'est le cordon qui court sans interruption tout de suite au-dessus des colonnettes en ressortant en suivant les archivoltes et dont les arêtes sont rabattues en chanfrein. L'étage est terminé par une corniche à modillons simples qui fût la corniche terminale du clocher du XIe siècle. Malheureusement ce si bel étage dans sa conception a été surélevé au XIXe siècle sans doute, d'un étage aveugle qui défigure et alourdit l'œuvre du moyen âge.

Le portail à l'Ouest est la porte principale On remarque d'emblée de chaque côté deux saillies qui marquent la largeur de la nef principale. On entre généralement dans l'église par une porte située au sud. Au-dessus à gauche de l'entrée se trouve une statue de la vierge tenant dans ses bras l'enfant jésus et portant l'inscription suivante : DANIEL PARIS ET JEANINE PHELIPPES SA FEMME ONT FAIT FAIRE CETTE IMAGE L'ANNEE 1628.

La construction était l'œuvre collective de tous ces gens qui commandaient, choisissaient les travaux, et payaient les ouvriers. Chaque catégorie d'habitant s'appropriait, et avait sa place bien définie dans l'édifice. - La tour appartenait au seigneur. - Le transept et le chœur, appartenait au clergé. Là se déployait la richesse ornementale - La nef appartenait aux paroissiens, bien modeste, au sol souvent en terre battue. L'Entretien était à la charge des parties.

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La tour carrée renferme les cloches, très importantes à cette époque. Elles sonnaient les trois angélus, les heures appelaient les fidèles aux offices, convoquaient le clergé, sonnaient le glas, mettaient en fuite le démon, repoussaient la foudre et la grêle On peut dire que l'église de Trémont dans sa conception originelle, s'inspira de l'école Lorraine Vosgienne (baies géminée de la tour, cordon de billettes, très soigné à Trémont Petit à petit ce style fut remplacé par le style gothique français venu de Champagne La reconstruction eût lieu au 16ème siècle dans ce style gothique européen. Le transept est toujours lié à l'abside, soit par sa hauteur, soit par sa décoration. A Trémont le transept a été agrandi. A Trémont ce transept est double (on dit à deux vaisseaux) Il présente un pignon qui coiffe respectivement toutes les travées à la fois. La présence de ce pignon trahit certainement l'influence champenoise (XVIème siècle). A l'intérieur de l'église de Trémont, le blason martelé au dôme du transept à la révolution, laisse supposer un financement par me Duc de BAR (soit René 1, soit René II, soit René d'ANJOU) Notre église n'a certainement pas été construite par des bourgeois, mais plutôt par nos paysans, surtout par les curés et les patrons. Son architecture reflète une certaine sensibilité collective due au choix des artistes bâtisseurs dont certains étaient probablement des artistes locaux...

 

Récit de Fleury Claude D'après les archives de la Meuse la bibliothèque des Eglises de France.

Les lavoirs

Récit de Fleury Claude D'après les archives de la Meuse.

Fort heureusement rénovés par les soins de la commune, ils font partie intégrale de notre patrimoine. Ils sont indissociables de l’histoire de l’eau. L’eau c’est la vie : de l’homme, des animaux, de l’environnement, de la planète.

Trémont, niché au creux de son vallon, a tout ce qu’il faut pour la collecte des eaux : pluies du ciel, pentes, terres perméables. Trémont sur Saulx aurait pu s’appeler Trémont les Sources. ( Source que l’on dit aussi fontaine.)

- A l’Est, au pied de la côte de Bar, la fontaine éponyme St Menge, dénommée aussi sur certaines cartes anciennes Fontaine des Vivier.

- Au Sud , la fontaine Gillot.

Certains hivers particulièrement pluvieux, des sources éclatent et forment de véritables ruisseaux.

- un à l’Est venant du lieu dit « Sous Chanet ». Alors le ruisseau déborde et les eaux envahissent la chaussée.

- l’autre suivant le chemin des Vallées, issu du fond des « Poutots ». En ces saisons très humides, des sources « crèvent » parfois dans les granges ou communs des habitations.

Tout lavoir est donc lié soit à une fontaine, soit à un ruisseau. Si les lavoirs de Trémont n’ont pas le prestige des fontaines-lavoirs de Mauvages ou Lacroix sur Meuse par exemple, ils n’en restent pas moins comme un des éléments du patrimoine du village.

Longtemps la lessive est faite au bord de la rivière, sur une pierre inclinée ou une simple planche sans abri.

Les bâtiments, réservés au lavage firent leur apparition vers la fin du XVIIIème siècle, début du XIXème après la Révolution. A la différence du moulin, du four banal, du pressoir, tous attachés à l’ancienne féodalité et aux redevances dues au seigneur, le lavoir se fonde sur l’usage gratuit de l’eau pour tous les habitants, à l’accès égalitaire au plus précieux des biens naturels.

Au début du XIXème siècle plusieurs facteurs vont concourir à l’édification de ces bâtiments.

- D’abord un souci d’amélioration des conditions d’hygiène à la propreté (l’épidémie du choléra de 1849 accélère cette prise de conscience).

- La montée en puissance du pouvoir communal. La commune est le maître d’œuvre de ces constructions (la loi du 3 février 1851 qui vote un crédit spécial pour subventionner à hauteur de 30 % la construction des lavoirs).

- Enfin les récriminations féminines en faveur de l’amélioration du sort des laveuses.

Equipement attendu, les lavoirs symbolisent la conquête d’un confort dans la tâche qui se lira dans le soin mis dans la construction de ces édifices. La tâche fatigante et répétitive des lavandières s’en trouvera valorisée.

Au XIXème siècle le lavoir est considéré comme un véritable équipement public.

Au début du XIXème siècle, la lessive n’avait lieu que deux fois l’an, au printemps et après les moissons.

On l’appelait la « buée » et cette lessive durait très longtemps. Le linge était mis à tremper et à bouillir avec des cendres ou du lierre.

Le lavoir permit de faire la lessive plus souvent, une fois par semaine, généralement le lundi.

Le bassin du lavoir était doté en aval d’une planche que l’on pouvait monter ou descendre en fonction du niveau du ruisseau.

En bordure du bassin, une large bande de pierre ou de ciment, bien lisse, servait aux différentes opérations de lavages.

Les laveuses étaient agenouillées dans une sorte de caisse à trois côtés garnie d’un coussin, destinée à protéger les genoux. A Trémont, les laveuses les appelaient pompeusement « Carosse ».

Elles frottaient le linge avec des brosses en chiendent et du savon de Marseille.

Elles utilisaient aussi un outil généralement en hêtre avec lequel elles battaient le linge pour en chasser l’eau : le battoir.

Les lavoirs étaient équipés de barres de fer (les égouttoirs) sur lesquelles le linge était mis à égoutter (surtout les draps après les avoir tordus).

Le linge lavé, était ramené à la maison sur une brouette, et étendu sur un fil au jardin par beau temps.

A Trémont les laveuses utilisaient du « Bleu » poudre colorante fabriquée à l’usine de Renesson servant à azurer le linge.

A Trémont, par beau temps les laveuses s’installaient devant chez elles en bordure de ruisseau. Une planche jetée en travers du ruisseau permettait d’avoir un plan d’eau suffisant.

Le lavoir était le lieu des femmes. Elles étaient entre elles. C’était un lieu de convivialité. Il avait par là même une sorte de fonction sociale à travers les échanges entre les laveuses. A l’époque dans nos villages tout le monde se connaissait et se côtoyait.

Les commérages allaient bon train, on y passait en revue tout le village. Il était parfois le lieu de disputes (Dans l’Assommoir, Emile Zola place dans un lavoir la scène d’une grande bagarre de femmes).

Ha, si les lavoirs pouvaient parler ! Ils en auraient des confidences à nous révéler !

De nos jours les lavoirs sont les témoins d’une société rurale disparue. Délaissés, ils restent le souvenir de labeurs ancestraux.

Aspect général des lavoirs de Trémont.

Trois d’entre eux sont des lavoirs couverts, ouverts sur une face.

- Celui rue Raymond Poincaré, situé au fil de l’eau. Sa façade comporte un poteau central. Sa toiture est à double pente. - Celui rue Maginot est alimenté directement par la source. Sa façade comporte aussi un poteau central. Sa toiture est à pente unique.

- Le troisième lavoir se situe à Renesson juste avant l’entrée de l’ancienne usine. Il est alimenté directement par une source.

- Le quatrième lavoir est situé en plein air à l’entrée de la place du village. Il est lui aussi situé au fil de l’eau. Il faut descendre quelques marches pour accéder au plan d’eau.

Le château de Renesson

Rédaction : Claude FLEURY historien de TREMONT (D'après les archives de la Meuse et de la Saulx à l'Ornain par l'abbé Gaillemin)

Sous le titre "Château de Renesson en pièces détachées", la presse locale s'est largement fait l'écho à plusieurs reprises des outrages subis par le "Château de Renesson" ; Il est bien exact que jusqu'à la Révolution il existait à Renesson un château fort avec des douves alimentées par les eaux de la Saulx. On y accédait par pont-levis situé à l'Est de la propriété. Le dernier seigneur de Renesson, seigneurie très importante à l'époque par l'étendue de ses biens, fut effectivement Louis Philipe DE BEURGES. En 1789, l Assemblée issue des Etats Généraux se déclare très vite (juin 89) Assemblée Nationale constituante et abolit les Privilèges. En novembre de la même année, elle décrète la vente des biens du Clergé et de la Noblesse, déclarés biens nationaux. Le Château de Renesson fut vendu pendant cette période à un certain Monsieur CANTENOT de Bar le Duc, lequel le fit démolir. Une partie des matériaux provenant de sa démolition fut utilisée pour la construction de plusieurs maisons de Trémont. Monsieur Claude HERBILLON, fabricant, demeurant à Bar le Duc fit l'acquisition de l'emplacement de l'ancien château et d'une partie de la propriété et procéda à la construction de deux filatures de coton. La première en 1816 (première filature en Meuse) et la seconde en 1824 (Ces bâtiments existent toujours). Cette grosse bâtisse fut ornée en façade de 6 colonnes cannelées à chapiteaux ioniques (ordre d'architecture grecque apparu vers 560 avant Jésus-Christ) et à l'arrière d'un perron en pierre avec de chaque côté 5 balustres renflés et moulurés supportant une tablette d'appui donnant sur des jardins en terrasses. En 1841, à leur apogée, ces filatures employaient 220 ouvriers et la population de Trémont se montait à 937 habitants. Le développement du chemin de fer et la concurrence des filatures et tissages du Nord de la France amenèrent inexorablement le déclin et la cessation de ces activités à Trémont sur Saulx. En 1867, le site de Renesson fut racheté par la société DESCHAMPS FRERES, propriétaire d'une usine de "bleu", sise à Vieux Jeand'Heurs, pour suppléer à l'insuffisance de celle-ci. La Société pris alors le nom de "ST OUTREMER DESCHAMPS". A Trémont on disait la "Bleuterie". Elle employa alors une centaine de personnes avec une force motrice de 135 chevaux (chute d'eau). En 1872 les effectifs passèrent à 120 ouvriers et la force motrice produite par la chute d'eau fut portée à 210 chevaux. La seconde guerre mondiale, la perte de l'Indochine (un de ses principaux marchés à l'exportation), furent fatales aux activités de la Bleuterie qui cessa définitivement son activité en 1963.

Trémont PAT Eglise
Trémont PAT lavoirs
Trémont PAT Renesson

La fromagerie

C’est à Emile-Auguste Fondeux que l’on doit la fromagerie de Trémont dans la deuxième partie du XIXe siècle. Il utilisait même le petit-lait pour l’alimentation de ses porcs. Il construira une porcherie. Ernest, prendra la suite de son père à la tête de la fromagerie, puis ce sera Emile. La descendance s’arrêtant là, la fromagerie est cédée au début du XXe siècle à Simon Mary, propriétaire également d’une petite fromagerie à SaintMaurice-sous-les-Côtes. Qui lui-même relancera la porcherie, elle abritera jusqu’à 1.000 porcs. De son côté, la fromagerie sera encore rachetée, par la laiterie des fermiers réunis cette fois, plus puissant groupe agroalimentaire dans les années 30. Ce sera la mort annoncée de Trémont qui fermera en 1952 et qui employait une douzaine d’ouvriers. Au village, le charretier ramassait le lait avec une carriole à cheval et les neuf villages collectés dans les alentours l’étaient par camions. Le lait était transformé en différents produits : crème, beurre sous la marque Simon Mary, gruyère, Port-Salut. Quant à la porcherie, elle a cessé son activité en juin 1972

Trémont PAT Fromagerie
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